Le mur et la ville est une performance que j’ai réalisée le 5 octobre 2007 pour la soirée de gala annuelle de l’association AMO (Architecture et Maîtrise d’Ouvrage) section Alsace – Lorraine – Franche-Comté. Elle se déroula dans le sous-sol du chantier de ce qui est actuellement le centre commercial Rivetoile à Strasbourg.
Cette performance s’incrivait dans la suite de l’exposition qui s’est tenue à la galerie Merat Workteam.
L’idée de cette performance était de prolonger à plus grande échelle la réflexion de l’installation Mur. Ainsi, j’ai scénographié symboliquement une ville par un parcours composé du rues matérialsiées et bordées de murets en cartons qui menaient à une place sur laquelle un mur se dressait et faisait barrage, long d’une trentaine de mètre et haut de plus de deux mètres. De la même manière que pour l’installation Mur , les différentes faces des briques en cartons étaient peintes de diverses manières d’appréhender l’espace public (graffiti, solgan, pochoirs, composition abstraite, …).
Mon intention fut de proposer au public invité à cet évènement de démolir ce mur qui se présentait à eux comme un obstacle. La soirée se poursuivit avec une grand dîner de gala concocté par de grands chefs étoilés alsaciens (Émile Yung, Marc Haeberlin, et tant d’autres) et se conclua par un concert de Tchavolo Schmitt, guitariste virtuose du jazz manouche.
Métaphoriquement, l’idée était de détruire le mur des idées reçues et des jugements a priori pour accéder à la nourriture de l’esprit, à la culture, la subtantifique moelle symbolisée par le repas, le concert, et bien évidemment par l’œuvre en elle-même.
À la fin de la soirée, avant que les invités ne quittent les lieux, j’ai déplacé certaines briques du grand mur détruit pour remonter un autre mur plus petit à la sortie de l’évènement. Je proposais aux personnes de signer ce nouveau mur avec des bombes aérosol. Ainsi la boucle était bouclée. Par ce dernier geste, je rendais perceptible le constant renouvellement, l’instable pérrenité propre à l’architecture.